3 mai 2020

Journal de confinement

Petit à petit, la ville semble se déconfiner toute seule, il faut dire que le temps commence à se faire long et la météo est estivale.

Le 11 mai est attendu comme le messie par certains et redouté par d’autres. On parle beaucoup de cette “libération” qui nous donnera une liberté de 100km autour de chez nous. Ici on a de la chance, la moitié du périmètre c’est la mer Méditerranée, alors comme pour le coup des 1km, on se sent un peu floués.

Combien seront heureux de retourner travailler ? Combien ne voudront pas y retourner ? Combien changeront de mode de vie ? Qui remet ses enfants à l’école ? Comment on va partir en vacances cet été ?

D’ailleurs ici il n’y a pas un seul touriste, d’habitude ils commencent à arriver pendant les vacances d’avril, alors c’est assez étrange, il faut tout recomposer en local pour beaucoup et les vacances se passeront peut-être à domicile.

Aux balcons, il y a de plus en plus de monde qui prend l’air et dans les rues ont peut croiser quelques personnes qui profitent des beaux jours, sur le quai de l’église à l’île ce sont les transats qui sont de sortie pendant qu’au miroir aux oiseaux quelqu’un dessine un portrait.

Parfois quelques personnes se retrouvent entre elles et rompent le serment de la “distanciation sociale”, le nouveau gros mot devenu à la mode.

Il est 18h30, je fais la queue au Pétrin de Jonquière pour un pain de semoule, et dans les jours à venir on devrait faire de plus en plus la queue partout.

Demain on devrait pouvoir acheter les premiers masques dans les supermarchés, certains réservent les boîtes aux porteurs de cartes fidélité, de quoi regretter de l’avoir refusée tant de fois !

Ce week-end, nous étions au téléphone avec deux amis qui vivent aux États-Unis, c’est inéluctable, on se demande “Comment c’est chez toi ?”. On se raconte nos vies confinées, nos droits nos interdits.

Aujourd’hui on vous présente Kansas City vu par Loïs Nadal.

La ville semble devenue fantôme, les rues sont immenses, alors l’absence de vie est encore plus impressionnante. Au coin d’une rue il y a un robot, lui n’a pas l’air confiné et il semble annonciateur du monde de demain.

Anna Bambou