4 mai 2020

Journal de confinement

Dans les rues l’activité reprend, on peut croiser de plus en plus de monde sur les trottoirs et dans les parcs. Ça donne une sensation de retour à la normale alors que les masques et autre distance de sécurité viennent nous rappeler à l’ordre.

L’état d’urgence sanitaire a été décrété jusqu’à mi-juillet, ce qui nous laisse imaginer que nous ne sommes pas encore sortis de tout ça. “Tout ça” ce n’est pas que la maladie, c’est la suite… comment tout cela va se passer collectivement mais aussi individuellement.

Dans le parc l’herbe a énormément poussé ces derniers jours. Depuis que le temps s’est arrêté on peut croiser dans la ville quelques indices qui nous prouvent que l’activité humaine a cessé.

Dans la mare aux canards, il n’y a plus que des canards adultes… les trois petits rescapés de la dernières fois ont disparus.

À Carrefour il y a les heures de pointe, alors on fait la queue, on arrive et on s’imagine que ça va être long, mais en fait non.. si la queue paraît longue ce ne sont que les distances entre nous qui donnent cette sensation.

Deux femmes semblent se débattre avec leur panier, l’une d’entre elle tient la poignée avec son pull et lâche le panier pour le reposer sans le toucher avec les mains.

Elle me regarde et me dit “ça me stresse !”, un peu dans la lune, je lui demande quoi… elle me répond “tout ça…”.

Alors, je pense à ceux qui sont très peu sortis, ceux qui n’ont pas approché le centre ville depuis le 15 mars… c’est un peu normal de ne pas savoir faire, d’être stressé et de pas vouloir entrer dans cette nouvelle vie absurde.

Anna Bambou