7 mai 2020

Journal de confinement

En passant sur le pont on croise désormais des groupes de personnes qui discutent, certains se parlent de loin, d’autres sont ensemble. Je croise un groupe de personne assis au statues, une ribambelle de téléphones est alignée sur le banc, pendant ce confinement on aura croisé de drôle de chose et certaines comme celles ci resteront sans explications.

La papeterie Guibaud travaille à la réouverture prochaine tandis qu’un peu plus loin ce sont les grands travaux à la librairie L’alinéa avec une réorganisation des vitrines.

L’Argonaute, à Jonquière, continue sa reprise et propose toujours un service de retrait de commande.

À la médiathèque c’est un service de drive qui sera mis en place dès le 18 mai.

Les écoles elles ne réouvriront pas avant fin mai car c’est le temps nécessaire à la mise en place d’une nouvelle organisation, dans certaines villes et villages les écoles ne réouvriront pas car il n’est pas possible pour certains d’appliquer les règles méticuleuses liées au COVID. Alors on se demande si le retour à l’école n’est pas plus un effet d’annonce qu’autre chose, juste pour prouver aux autres pays que la France l’a fait.

Depuis le 1er mai, les stocks ont baissé dans les rayons de Carrefour, et les rayons ressemblent à ceux du début de confinement (le magasin a été livré depuis), on commence à se poser des questions sur le lâcher de fauves du 11 mai, est ce que tout le monde va se jeter sur la nourriture, le savon, la lessive ?

Honnêtement on avait jamais assisté à une pénurie de savon en tout genre, ce qui laisse pas mal de questions sur l’hygiène en suspens.

La toile de plastique de la boucherie a été retirée et le magasin reprend forme humaine.

Les marchés de la ville réouvriront le dimanche 17 mai, les modalités ne sont pas encore définies.

Les coiffeurs commencent à reprendre la prise de rendez-vous selon des règles strictes dont ils n’ont pas encore reçu toutes les directives… un protocole sera mis en place par chaque salon de coiffure, pas de café, pas de revues à feuilleter, des blouses et des peignoirs jetables, masques et gants, plexis pour d’autres et une augmentation des tarifs pour absorber le coût du kit COVID qui ne leur est pas fourni, mais qu’ils sont obligés de respecter comme tous.

Au parc, le vent fait s’envoler les masques, on en perd ses gants, les herbes sont de plus en plus hautes et malgré le vent il y a comme un air de vacances.

Le gouvernement a fini par s’exprimer au sujet de la culture et des artistes, en dehors du discours servi à tous : “Demerdez vous ! Vous savez si bien faire !”, pas grand chose… si ce n’est qu’il va falloir apprendre à enfourcher le tigre (un terme de Qi Qong, dont on peut trouver les tutos sur YouTube), nous sommes des Robinson Crusoe, devant aller chercher fromage et jambon dans la cale du navire, peut être celui qui a coulé hier dans le port…

Pendant ce temps au tabac La Civette on peut lire sur une affiche que le patron dort à l’intérieur du tabac et est “armé et déterminé”, de quoi refroidir les éventuels voleurs.

Anna Bambou