16 avril 2020

Journal de confinement

Le vent s’est levé, il fait assez beau mais les bourrasques de vent emportent aujourd’hui le pollen qui vient tourbillonner dans nos yeux et nos narines.

Vous avez déjà eu une crise d’éternuement ou de toux en pleine rue ?

En ce moment, si vous voulez être encore plus tranquille dans la rue et voir les rares passants reculez à 25 m de vous, toussez, éternuez, c’est radical !

Pour aller à Jonquière aujourd’hui, je choisi le pont levant pour changer mes habitudes de ces derniers jours, mais en arrivant, je le voit prêt à s’ouvrir, alors je me dirige vers la navette à l’autre bout de l’île.

Je monte sur le bateau, c’est pas la même que les autres jours, avec le vent, ça tangue un peu. Au loin j’aperçoit un tanker arriver, le pont se referme après son passage, je suis toujours sur le bateau et avant la traversée, je m’installe pour assister au spectacle. Deux hommes sont à l’arrière de la navette, lorsque le tanker arrive, l’un d’eux fait des selfies avec le bateau derrière lui.

On finit par traverser, les yeux émerveillés par ce géant des mers.

Depuis quelques jours la boutique de thé Varié’Thé propose un service de commande, et un drive pour récupérer le précieux… Alors aujourd’hui je vais chercher de quoi me ravitailler en thés et infusions !

Christophe et Thierry ont ouvert la petite fenêtre sur le côté de la boutique avec des barreaux, c’est par là qu’on récupère les petits sachets, et par là qu’on paie.

Christophe est heureux de pouvoir retrouver sa boutique, il a vécu un mois de confinement complet et maintenant, il peut voir des gens. Ils ne pensaient pas avoir autant de commandes en l’espace de deux jours, mais je crois que leurs clients les attendaient.

Juste à côté, Salvina qui a la boutique de bien-être Divin’Sens propose ponctuellement des rendez-vous pour les personnes qui ont passé commande auprès d’elle.

Plus loin le bar-tabac qui n’est plus que tabac a de nouveaux horaires, il sont depuis quelques jours à nouveau ouvert toute la journée. Là aussi de grands plastiques ont été tendus devant le comptoir.

Sur le parking de Jonquière plein à craquer en temps normal, il y a un grand nombre de places libres, c’est assez inédit, cette situation ne se passe en général que fin août…

Je m’aventure un peu plus loin, vers La Péniche Martégale, un lieux de calme où j’aimais venir me promener “avant”, ici rien n’a vraiment changé, si ce n’est qu’aujourd’hui sur le petit chemin au bord de l’eau j’ai croisé plus de monde que d’habitude, des familles qui marchent ensemble, quelques personnes font du vélo, il y a aussi des enfants qui viennent s’y promener avec parents et grands-parents.

En passant, je rencontre Diego, un chat roux coincé derrière son grillage, El Patron veille au grain.

Au retour je m’arrête au Panier Martégal, de nouvelles habitudes se créent suivant les quartiers dans lesquels je me trouve.

Sur le cours, le vent s’agite, les parasols ressemblent à des gardiens se tenant droits en attendant la suite… Il est 17h30 passées, Le Diplo est fermé par son rideau de fer, cette scène représente parfaitement ce que nous vivons depuis plusieurs semaines.

Aujourd’hui Luis Sepulveda est mort, et le vieux qui lisait des romans d’amour s’envole avec lui…

Les États-Unis accusent la Chine d’avoir caché des informations au sujet le l’épidémie, la France, elle dit se poser des questions sur des points d’ombre de la communication chinoise sur le sujet. Il semblerait qu’un silence radio se soit installé en Chine.

Au retour je croise Laure de la librairie l’Argonaute qui me dit qu’ils songent à faire un drive, ce soir je lis sur leur page Facebook qu’ils mettront cela en place dès le 21 avril.

Anna Bambou