17 avril 2020

Journal de confinement

Lorsque je me dirige vers le jardin de la rode, à l’arrêt de bus, il y a foule, 3 personnes attendent. Il y a des jours où il ne se passe pas grand chose, sans doute parce que tout cela prend des allures monotones. On attend, on tourne en rond, on a peur.

Ce matin au réveil nous apprenons la mort de Christophe qui est une des victimes du COVID, sur la toile c’est l’émoi bleu comme le titre Libé.

Ici sur la plage, dans le parc c’est la fête aux chiens, ils se rencontrent, les maîtres se parlent à distance, quelques personnes font une pause dans l’herbe, pendant que plus loin un chien prend son bain dans l’étang.

Sur les hautes branches d’un arbre, une corde verte, plus loin un homme fume une cigarette seul sur un banc… l’espace public est parfois rempli de mystères qui nous offrent des histoires à s’inventer.

Nous semblons avoir pris un tunnel, la fin prédite est au 11 mai, mais qui ose y croire ? Cette date comporte son lot de nouvelles. Le plafond de paiement sans contact sera porté à 50 euros, on peut donc imaginer que le 11 mai tout sera en voie d’être réglé puisqu’on nous prédit une vie sans danger à l’extérieur. Bonne nouvelle, on pourra consommer plus sans avoir à toucher l’appareil à CB !

Au retour je passe devant Sesame 14, le magasin de musique de la ville, ils font partie de ces lieux où nous ne pouvons plus aller en ce moment. La culture prend un sacré coup sur la tête, comme si avant ça elle se portait bien…

A Carrefour Contact, les employés nous servent toujours derrière leurs plastiques, masques, gants et autres panoplies. On est loin de la Fashion Week.

Au téléphone un ami nous disait que dans son Monoprix à Marseille il y a tellement peu de monde que les employés ont fini par lui dire bonjour en l’appelant par son prénom. Ici c’est presque ça, on finit par échanger quelques mots et un peu de compassion, de la boucherie à la caisse.

Anna Bambou