
17 mars 2020
Journal de confinement
Hier soir, le confinement total de la population a été instauré, seuls les déplacements indispensables sont autorisés.
Ce midi, sur le quai d’en face un homme danse seul à la terrasse d’un bar fermé pendant qu’une autre personne diffuse de la musique depuis chez lui.
Ce qui est le plus étonnant le reste du temps c’est le silence.

Les passants se font plus rares qu’hier, les voitures aussi… Au volant de ces dernières, je croise des conducteurs portant un masque à l’intérieur de l’habitacle.
Dans la rue chacun respecte les distances de sécurité, un homme change de trottoir, un autre me dépasse, plus loin, il enlève son écharpe qui lui sert de masque puis il me sourit.

Les espaces d’affichage n’arborent plus qu’une seule affiche, officielle, sur laquelle on peut lire l’adresse du site internet de la ville afin que chacun puisse trouver les informations nécessaires et les mises à jour sur la situation de crise.


Les consignes sont laissées sur les vitrines des magasins, se tenir à 1m de distance dans les files d’attente, laisser les colis à la boutique autorisée à rester ouverte… tout le monde s’organise tandis qu’un colis que j’attendais a été déposé à La Poste sans possibilité d’être livrée à mon domicile.

À L’Oseille, le bar-tabac de la place Gérard Tenque, les tables empêchent l’accès au comptoir, plus personne ne boit un verre, j’achète un paquet de cigarettes à livrer à un ami, les paris sportifs sont down car les matchs et compétitions s’annulent les unes après les autres dans le monde entier, avant hier on pouvait encore parier sur les matchs mexicains…

Au retour je m’arrête rue de la république pour acheter une baguette de pain, mais il n’y en a plus. La boulangère me conseille de le commander, au moins dans les premiers jours, le temps que tout le monde s’organise. Elle ajoute ma commande à son carnet déjà bien rempli, si j’y vais l’après-midi, je suis sûre de ne pas en trouver.
Est-ce qu’on va bientôt devoir trouver des dealers de pain ?
Les rues n’ont jamais autant senti la cuisine maison en pleine journée…
Depuis mon balcon, j’aperçois deux hommes âgés sur le pont bleu, l’un d’entre eux porte un masque, ils semblent se connaître et échangent quelques mots en se tenant à distance l’un de l’autre.
