21 avril 2020

Journal de confinement

Depuis quatre jours nous sommes en Bretagne… non, nous ne sommes pas parties nous confiner ailleurs, la pluie s’est juste installée sur la ville et ici quand il pleut, tout le monde sort moins, l’humeur en prend un coup, on est en manque de sérotonine.

L’arrêt de bus de l’île a toujours sa publicité pour le jeu Animal Crossing, depuis le début du confinement le prix de certaines consoles de jeu a triplé, parce qu’il y a une rupture de stock en France et parce que les produits viennent de Chine.

Sur les portes des cabinets médicaux on peut lire les nouveaux horaires, ou les marches à suivre pour consulter un médecin. Les couturières de la ville ont transformé leurs ateliers en fabrique de masques, ce sont elles qui fournissent principalement la ville. Dans la rue Ramade, un parapluie s’arrête devant la boutique De fil en aiguille fermée au public pendant que les petites mains sont à l’intérieur à la recherche d’un tissus.

En passant rue Lamartine, je croise Laure de la librairie de BD L’Argonaute, nous échangeons quelques mots, ils viennent d’ouvrir un service de retrait de commandes, une décision que Laure et Kevin ont prise lorsque le début du déconfinement a été annoncé au 11 mai.

Un commerce c’est un peu comme une deuxième maison, Laure me parle de l’odeur de la boutique qui a le parfum des livres, ça qui lui a manqué.

Les annulations de festivals continuent de pleuvoir, à Marseille c’est La friche de la Belle de Mai qui annule son été et ses 28 soirées musicales pendant que la réouverture d’un McDonald provoque des bouchons de plusieurs heures en région parisienne. Beaucoup parlent du monde d’après… mais à quoi ressemblera t-il ce monde-là ? Est-ce que nous allons continuer à acheter nos légumes chez le producteur du coin ou est-ce que des pèlerinages seront organisés à Rungis ?

Les États Unis ont mené une étude sur les effets de la chloroquine et ils en ont conclu que ce médicament n’avait aucun effet sur le Covid-19… Quel pays gagnera à la course au vaccin ? Qui aura la chance de le produire et de se faire un max de fric ?

Au bord de l’étang il ne faut pas trop quitter le sentier au risque de se mettre à patauger dans la gadoue, un cygne solitaire est réapparu depuis quelques jours, les pigeons devant le musée Ziem s’amusent à cache cache dans le platane pendant qu’au bord de l’eau une oeuvre de Land Art est apparue.

Au retour je croise une affiche, un chat s’est perdu dans la ville.

Anna Bambou