





24 mars 2020
Journal de confinement
Ça commence à devenir lourd pour tout le monde cette histoire de confinement… Alors chacun le vit comme il peut, certains vont se confiner des réseaux sociaux pendant que d’autres y déversent leurs peurs et leurs frustrations sur la “One Way”, attention on risque de frôler la pensée unique.
Aujourd’hui le préfet de l’Aisne a décidé d’interdire la vente d’alcool dans son département sous prétexte de prévenir les rassemblements et les violences intra-familiales”, donc sous couvert de bonnes oeuvres, on ose mettre une population en manque.
On va s’asseoir sur les discours bien pensant exprimant leurs avis sur le sujet comme “c’est le moment d’arrêter”… D’arrêter quoi ? L’alcool, la clope, la drogue ?
L’idée est tout simplement géniale, aider ses citoyens à se défaire de leurs addictions en période de crise, on va peut-être dresser une liste des bonnes idées de l’année 2020, d’ailleurs en ce moment le gouvernement réfléchit sûrement à quelques unes.
Et sinon ça donne quoi en terme de violence l’arrêt forcé de l’alcool ? Est-ce que prochainement on pourra lire à l’entrée des villes un panneau disant “Bienvenue, ici c’est la prohibition !” ?
Décidément la situation va vraiment être critique dans les hôpitaux psychiatriques aussi, car c’est eux qui vont devoir éponger bien des dommages collatéraux .
Aujourd’hui Uderzo est mort, un bout de l’irréductible village gaulois s’en va avec.


Hier soir, on a allumé les infos sur France 2, ça devait faire 5 ans qu’on avait pas fait ça parce qu’à un moment on a choisi la presse écrite pour s’informer… On a tenu 5 minutes, et là on a compris… comment ne pas être totalement flippé quand on vous montre des images de mort, de cercueil, hôpitaux, en fait ça ressemble à des scènes de guerre, sauf qu’on va arrêter de dire qu’on est en guerre et arrêter les comparaisons avec les vraies guerres qui ont eu lieu, ces analogies sont loin d’être justes en ce moment…
La télévision c’est du bourrage de mou, c’est comme ça que les petits soldats se forment, par la diffusion d’une parole unique aux masses… et ne vous y trompez pas on appartient aussi à la masse…
Je ne dis pas qu’on ne risque rien, au contraire, par contre la moyenne d’âge des personnes décédées en italie est de 81 ans ( source: courrier international). Comme on dit, “je pose ça là”.






Durant ma promenade quotidienne, j’ai croisé des mouettes, ça oui, à la pointe San Crist on ne croise que ça, quand elle s’envolent elle se mettent à tourner en groupe, on pourrait presque se croire dans un film d’Hitchcock.
Avant le confinement je sortais avec des écouteurs sur les oreilles pour ne pas entendre les agressions du monde extérieur, puis au début du confinement j’écoutais le silence, aujourd’hui j’ai remis les écouteurs parce que ça me donne la sensation d’être moins seule dans ces rues.
Aujourd’hui la gendarmerie peut vous réclamer votre ticket de course si vous sortez pour ce motif, quand est-ce qu’on parlera d’état totalitaire ? Doit-on justifier le nombre de fois où on va aux toilettes par jour pour justifier le nombre de paquet de PQ qu’on achète ?
Quelqu’un va tenir un répertoire pour vérifier qu’on va pas faire ses courses tous les deux jours ?
Est-ce qu’un jour on dansera à nouveau au miroir ? L’affiche est là depuis longtemps, avant le COVID-19, mais en passant devant je me suis demandé quand…? Pourtant, je n’y vais jamais, mais je crois qu’on a tous besoin de chasser un peu d’espoir dans des détails.
Est-ce qu’on devient un héros parce qu’on ne sort que 30 minutes en tout dans une semaine ? Est-on prêt à risquer nos propre santé physique et mentale pour faire plus encore qu’obéir aux ordres auxquels on obéit déjà? Et est-on tous égaux devant ça?
Au nom d’un virus on accepte de se priver de nos libertés sans rechigner, mais… et si c’était la porte ouverte à toutes les fenêtres ? On finira peut-être par n’avoir plus que des moulins à vent contre qui se battre et défendre nos idées et nos idéaux.


Ce soir la prochaine annonce du gouvernement nous dira sans doute combien de temps cet enfermement force devrait durer. Je passe dans le San Giov et le café de Noailles et je pense aux fêtes qu’il y aura lorsque nous aurons à nouveau le droit de sortir.