25 mars 2020

Journal de confinement

 

Aujourd’hui c’est jour de nouvelle attestation, au fil des jours certaines choses évoluent comme la distance qu’on a le droit de parcourir, on doit désormais indiquer notre heure de sortie.

Internet se met en place, de nouveaux sites se créent comme celui-ci ou on peut entrer son adresse et voir son périmètre autorisé.. (Merci Alexa Henry)

https://carte-sortie-confinement.fr/

Voilà mon périmètre autorisé, j’ai de la chance, je suis au coeur de la ville, je note qu’environ un tiers de mon périmètre c’est de l’eau, du coup je me sens légèrement flouée.

Il est 13h, je vois des camions de CRS passer sur le quai, je ne comprend pas, je me demande pourquoi… 1h plus tard, j’apprend qu’ils étaient là pour le passage du convoi ITER sur le canal de Caronte.

Aujourd’hui en ville le soleil est de retour. Dehors il y a un peu plus de monde que d’autres jours, je vois une dame à sa fenêtre, nous nous sourions, plus loin c’est avec un homme qui fume devant sa maison que je souris.

L’atmosphère est moins pesante que les autres jours, peut-être le ciel gris en moins, mais je crois qu’on en a tous déjà marre alors qu’il est prévu que cela dure encore au moins 6 semaines…

Dans la rue je croise une personne masquée promenant son chien, je suis toujours aussi étonnée de voir tant de personnes portant des masques, tout comme je ne m’habitue pas à ces lignes tracées au sol pour délimiter le périmètre de chacun.

Aujourd’hui, j’ai rapporté de Carrefour un vrai butin de confinement, des pains au chocolat, du pain de mie, de la farine et même des œufs, l’or noir du moment !

J’ai essayé de faire du pain il y a trois jours, résultat : bon, mais plutôt plate pour une baguette ! J’ai 6 semaines pour réussir.

Chez Olympic Primeur c’est un peu la folie pour Justine, le téléphone ne cesse de sonner pour des commandes, elle répond, tient la caisse du magasin, prépare les commandes et les donne à ceux qui viennent les récupérer… tout ça en même temps…

Le téléphone sonne à nouveau, une jeune femme me regarde et me dit “ha oui… ça a pas l’air simple là..”.

Au retour, je vois que la ramandeuse a perdu son bouquet, c’est le pêcheur qui lui désormais en tient un sous son bras.

Devant chez moi, je crois des hommes habillés en orange, ils installent la fibre dans le quartier.

Dans le ciel, une fusée de détresse, il est 20h, les applaudissements dans la rue se mélangent maintenant aux bruits d’un concert de casserole et le batteur du quartier répond toujours présent.

Ce soir, il a neigé à Aix-en-Provence… il y a vraiment quelque chose de bizarre ce printemps 2020.

Anna Bambou