31 mars 2020

Journal de confinement

10h40, un hélicoptère stagne dans le ciel de Martigues, les nuages sont bas et je ne le vois pas, il tourne dans le ciel depuis 15 minutes déjà. Pourquoi ?

Ce bruit, c’est pas vraiment ce qui me rassure… c’est comme les militaires dans les gares, ça a plutôt tendance à me faire flipper l’armée.

Ce matin, je lis le témoignage d’un journaliste qui s’est fait contrôler, et mettre une amende, pourquoi ? Parce qu’il est journaliste et les flics et eux c’est pas le grand amour… en dehors de ça, il n’y avait aucune raison pour le verbaliser. C’est pour ces petites choses que j’ai peu confiance dans ce qu’on appelle « les forces de l’ordre ».

Plusieurs objets volants non identifiables survolent la ville. Je lis de plus en plus d’articles qui parlent des abus de la police, une femme qui veut acheter des tampons et à qui l’on  explique que ce n’est pas de première nécessité, pour d’autre c’est un test de grossesse, une autre a mal rempli son attestation en allant à une consultation psychiatrique.

12h12, l’hélicoptère est de retour, on ne le voit toujours pas grâce aux nuages.

Aujourd’hui a ouvert le centre de consultation au collège Pagnol, il servira à désengorger médecins, hôpitaux, pharmaciens.

Les opérateurs de téléphonie mobile donnent actuellement à l’état les données de localisations de leurs usagers afin que le gouvernement puisse vérifier que tout se passe bien au niveau du confinement.

En fin de journée, une voiture entre dans le quartier par le mauvais côté, il y a quelques mois le sens de circulation a changé et ce n’est toujours pas évident pour tout le monde, une voiture de police arrive à fond la caisse dans le bon sens elle… ils semblent être indulgents, font reculer la voiture et la laisse partir.

Restez chez vous, la police veille sur vous.

Le soir, notre gouvernement s’exprime sur le fait que les forces de l’ordre n’ont aucun droit de juger la nécessité première de nos achats et ne doivent en aucun cas faire de l’excès de zèle.

Anna Bambou