20 mai 2020

20 mai 2020

Journal de déconfinement

Voilà, c’est fini. Ce billet vient clôturer une période très particulière. Après une semaine de déconfinement, les choses sont redevenues comme avant, enfin.. presque… il y a du monde dans les rues, les voitures ont retrouvé la route et les moustiques sont au rendez-vous.
Presque comme avant, car les commerces ont du s’équiper pour pouvoir accueillir du public, les magasins de vêtement ont des règles très strictes, tout comme les coiffeurs.
La boutique Bezy B. nous présente ses désinfectants, masques et autres attirails dont il faut se parer pour pouvoir entrer, les vêtements une fois essayés partent dans des sacs plastique pour la décontamination qui doit durer 48h.
D’autres comme Sésame 14 ont décidé de reprendre leurs cours en extérieur, alors on peut découvrir des scènes incongrues comme un cours de batterie devant la boutique. En entrant dans la boutique, une petite musique arrivent dans nos têtes..”Parlez dans l’hygiaphone”.

Les travaux du cinéma ont repris, les chats du quartier semblent être déconfinés, certains gardent même l’entrée de la boutique ! Les marchés ont réouvert, le mercredi, le dimanche et même le marché des producteurs le mardi après midi !
Devant les magasins il y a toujours ces files d’attente, le sens du circulation, des petits détails auxquels on s’habitue finalement.
Dans les rues rien n’a vraiment changé et les distances ne sont désormais plus vraiment respectées. Durant deux mois, nous nous sommes souris, laissés passer, remerciés, parfois nous aurons même échangé quelques mots, depuis une semaine, tout est revenu à la normale à ce niveau là, pas un sourire, pas un merci, pas même un regard. Alors si le monde ne change pas il faudra simplement que chacun invente le sien, celui dans lequel il est le moins difficile de vivre ce rapport au monde.

Depuis quelques jours on parle d’une réouverture des bars le 2 juin, on parle aussi de réouverture des plages, les préfets sont toujours aux commandes et proposent les plages dynamiques, c’est à dire celles où on bouge, pas celles où on se faire dorer la pilule pendant des heures.
Le silence a laissé place à la rumeur… La rumeur parle d’une réouverture des paillotes pour début juin, la rumeur parle des commerces qui ne tiendront pas le coup, elle parle aussi de ceux qui n’ont plus envie de continuer.
Du côté d’Anna Bambou, la rumeur dit que d’autres travaux viendront, parce que la fin de ce blog de quarantaine annonce le début d’autre chose.
Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont suivies et soutenues. On aura tenu deux mois, en partie grâce à vos messages privés, commentaires et likes, venant contrer les quolibets et autres leçons de morale qui nous étaient distillées.
Si vous souhaitez nous remercier et soutenir notre travail, vous pouvez toujours utiliser la page de don que nous avons mise en place en suivant ce lien : https://fr.tipeee.com/annabambou

Le blog “En quarantaine” se termine donc ici.

On vous quitte avec une petite collection de masques dans laquelle vous pourrez découvrir plusieurs confections de couturières, des masques en provenance de Chine, probablement fabriqués par des enfants, les créateurs aussi lancent leurs collections de masques, et notre petite merveille… un masque Playmobil ! “En avant les histoires…”

Prenez soin de vous.

18 mai 2020

18 mai 2020

Journal de déconfinement

Aujourd’hui on vous propose de découvrir de nouvelles images de Loïs Nadal et du désert urbain dû au confinement dans la ville de Kansas City.

12 mai 2020

12 mai 2020

Journal de déconfinement

Aujourd’hui, c’était le grand jour pour la réouverture de beaucoup de commerces, on avait déjà entendu les rumeurs sur les files d’attente devant chez Zara à Marseille, les queue d’1h pour manger un McDo, les queues à l’extérieur des magasins dans l’espoir de pouvoir entre chez Leroy Merlin ou Action… Alors on se demandait à quoi allait ressembler cette première journée en ville.

Sur les canaux, sur l’étang les bateaux sont de sortie, certains naviguent en toute tranquillité tandis que d’autres se prennent pour des hors bords.

Je me dirige vers la navette fluviale comme à mon habitude, j’attends le bateau, lorsqu’il arrive deux hommes masqués me demandent si j’ai un masque, je leur dis non et ils me répondent que je ne peux pas monter. Je fais donc demi-tour et je mets en route la machine à question…
Alors désormais c’est ainsi, le port du masque devient obligatoire dans certains cas alors que durant 55 jours je prenais ce même bateau sans masque, sans conducteurs masqués, sans passagers masqués… Je retourne en direction du pont levant, j’attendrais que la mode COVID passe de mode pour reprendre le bateau.

C’est assez fou comme les choses basculent du jour au lendemain depuis quelques temps. Le gouvernement pousse le bouton “ON”, tout le monde se met sur “ON”, idem avec le bouton “OFF”.

Je prends le pont levant, je sens quelque chose d’inhabituel, une vague de gasoil s’engouffre dans mon nez, la vie reprend ses droits dans le centre-ville.

Lorsque j’arrive rue rue Lamartine, il y a un monde fou, je n’avais pas vu ça depuis le dernier week-end avant Noël !
Les commerçants semblent heureux de se retrouver, beaucoup sont sur le pas de leur boutique, dans les boutiques de vêtements, on essaie de nouveaux vêtements, une queue perpétuelle est en place sur le côté de la boutique Varié-Thé, même chose chez les coiffeurs !

L’activité est dense et perturbante après cet arrêt total de presque toute activité, désormais ce sont de nouvelles habitudes qui se mettent en place, désinfection régulière, masques, limitation dans les boutiques à un certain nombre de personne, gel hydro, et surtout chacun fait comme il peut car les explications sur la gestion dans les boutiques par les boutiques restent assez floues… ce qui est obligatoire, conseillé ou interdit.

En parlant de ce fameux gel qui est en train de détruire les mains de tout le monde… j’entre dans une pharmacie pour acheter un flacon et je demande à la pharmacienne “Est-ce que votre gel est virucide et fongicide ?”, un ange passe… elle n’en dira rien mais il ne l’est pas, car presque tous les gels vendus actuellement ne sont que anti-bactérien.

Je m’éloigne un peu de la ville, je retourne sur le chemin que j’empruntais pendant le confinement, aujourd’hui je n’y croise presque personne. Les poissons s’amusent à faire des ronds dans l’eau, au loin un voilier prend l’air au large de l’étang. Je me demande si l’eau restera claire, si les thons reviendront nager dans les canaux, si l’on va de nouveau s’habituer à l’odeur de la pollution sans même que l’on s’en rende compte.

Je fini par retourner dans la ville, il y a toujours autant de monde, dans la rue ils tournent 50 nuances de masques. Il y a ceux qui pensent que le port du masque dispense de respecter l’espace vital de chacun, le port du masque se fait parfois de façon traditionnelle, mais la version sous le menton remporte un franc succès, quand le masque à main devient tendance.

Des jeunes se réunissent pour une journée shopping, baladent avec un arrêt pour manger une glace.

À L’Arche des Fromages, Danielle et Joelle accueillent désormais leurs clients le matin et l’après-midi, elles portent toute les deux un masque mais Joelle me dit que travailler avec des gants ce n’est pas pratique du tout alors elles utilisent le gel hydroalcoolique en quantité.
En fait on fait la queue partout où on va, comme avant sauf qu’avant ça ne se voyait pas car nous n’étions pas tenus à des distances entre nous.
Vert’Tige, le fleuriste de la rue Lamartine a réouvert, on va de nouveau pouvoir apporter un peu de couleurs dans nos intérieurs.

Les enfants sont de retour dans certains espaces de jeu, au bord de l’eau on organise des apéros non clandestins de 10 personnes maximum, et désormais on peut sortir sa poubelle sans attestation dérogatoire faite par nos soins.
Qui a connu l’oubli de l’attestation en sortant la poubelle ?

Le confinement est terminé, les travaux du pont levant vont bientôt reprendre et aujourd’hui, nos besoins premiers étaient la consommation et la socialisation.

11 mai 2020

11 mai 2020

Journal de déconfinement

En ce premier jour de déconfinement, le soleil a lui décidé de rester confiné. Je traverse le pont levant et il y a déjà plus de monde que ces derniers jours, les voitures circulent beaucoup plus et quelques bateaux sont de sortie.

Les affiches électorales des municipales ont été recouvertes par des affiches de la CGT et les informations de la ville annoncent désormais la phase de déconfinement.

On constate un début de retour en centre-ville par le monde dans les rues un lundi, et ces parkings désertés ces derniers temps qui se remplissent à nouveau.

Sur le port, un homme est en train d’accrocher sur les portails fermant les pannes des affiches donnant les nouvelles directives.

Derrière les rochers, quelqu’un se cache pour fumer une cigarette alors que désormais nous pouvons nous passer de ces attestations signées par nous même. Malgré tout le bilan à Martigues aura été qu’aucune de nous deux n’a jamais été controlée durant la période de quarantaine.

La rue est une sorte de bal masqué, auquel se mélange ceux qui n’en portent pas.

Devant chez certains opticiens des bandes ont été tracées sur le trottoir afin de délimiter le périmètre de chacun.

Les bars et les restaurants n’ont toujours pas obtenu le feu vert pour réouvrir, alors en attendant, certains font un peu de ménage et aèrent les espace restés clos depuis mars.

Aujourd’hui c’est devant chez les coiffeurs qu’on trouve le plus de monde, il y a la queue pour y rentrer tandis qu’à l’intérieur certains sont déjà en train de se faire une beauté.

Chez nous aussi on a tenté une visite chez le coiffeur, c’est Céline de l’Espace Calixe qui me reçoit, les coupes courtes c’est compliqué au bout de 55 jours de confinement.

Céline a tout organisé pour pouvoir accueillir de nouveau ses clients, elle porte un masque, une visière et coupe les cheveux avec des gants. Pour y aller, le port du masque est obligatoire, il faut arriver avec, et une fois sur place mettre une paire de gant, elle fournit une blouse jetable et des serviettes jetables également. En attendant un retour à la normal, on ne peut plus boire un café chez son coiffeur ou consulter les magazines, mais on peut ressortir avec une coupe de cheveux qui fait du bien au moral.

Pour respecter le protocole COVID, les coiffeurs doivent prendre moitié moins de clients et fournir certaines protections, la reprise est là, mais dans quelles conditions ?…

Petit à petit, de nouveaux restaurants proposent des plats à emporter comme Le Diplo qui a désormais deux entrée, une côté tabac, et un côté brasserie. Je m’y arrête pour demander s’ils ont des masques, ils n’en ont pas reçu, alors que les tabacs étaient les premiers sur la liste de ceux qui devaient avoir l’autorisation d’en vendre… Ils devraient arriver mais pas avant la semaine prochaine.

Aujourd’hui si on veut trouver des masques il faut aller dans les supermarchés.

C’est lundi et pourtant des commerces qui ne sont jamais ouverts ce jour là le sont, le confinement a été long et on sent que le plus tôt sera le mieux pour la réouverture.

L’Argonaute a réouvert ses portes et on peut désormais aller y choisir ses BD sans passer par le drive, même si ce dernier reste en place.

En rentrant, le pont levant est rempli de voitures, la vie reprend. Devant le Baz’Art la vitrine est en court, et on peut lire sur la porte “Masque obligatoire”.

Depuis le début du confinement, beaucoup parle d’autre monde, de nouveau monde, du monde d’après, allons-nous nous contenter du monde que l’on nous offre désormais, un monde fait de distanciations sociales, de masques à travers lesquels on ne voit désormais plus le sourire de l’autre ? Serons-nous heureux comme des poissons dans l’eau dans ce nouveau monde, prêts chaque jour à faire un tour de bocal comme une remise à zéro, pour recommencer, la même journée que la veille.

Le quai des Girondins n’aura pas désempli de la journée, à Carrefour on fait ses courses avec des masques et des gants et le mystère de ce rayon “poêle à frire” vide reste entier.

À la caisse les nouveaux arrivants dans ce monde devenu fou ne savent pas vraiment comment s’y prendre, découvrant les bandes sur le sol, ne sachant pas à quel moment il faut s’approcher des caisses, un peu de panique dans le regard à la vision d’une queue qui s’étend sur plusieurs mètres. Le confinement laissera des séquelles, le déconfinement aussi, seul le temps nous dira lesquelles.

Ce soir à 20h, plus de concert de casseroles, plus d’applaudissements, quelle discipline !

9 mai 2020

9 mai 2020

Journal de confinement

C’est le dernier week-end avant le déconfinement et le soleil n’est pas de la partie. Depuis déjà 15 jours, les rues sont plus animées qu’avant, les plus impatients sont déjà dehors, pendant que d’autres patientent jusqu’à lundi.

Le déconfinement ça ne devrait pas changer grand chose, hormis le fait qu’on ne risque plus une amende de 135 euros si on sort jeter sa poubelle sans ces attestations nous autorisant à le faire.

En dehors de ça, les règles restent les mêmes.

Le télé-travail continue encore quelques temps pour certains pendant que les enfants retournent à l’école sur le papier. Beaucoup de classes ont décidé de ne pas ouvrir tout de suite, des parents ne souhaitent pas remettre leur enfant à l’école estimant que le traumatisme n’a pas à leur être imposé de cette façon.

Dans les rues les choses s’activent, le ménage continue dans les boutiques restées fermées depuis mi-mars, les règles commencent à apparaitre pour chaque commerce. Certains conseillent fortement le port du masque, d’autres le rendent obligatoire, pendant que ceux restés en centre-ville pendant le confinement ont fait sans ou avec les moyens du bord durant 55 jours sans se poser trop de questions.

D’ailleurs on a été obligé de se débrouiller pour tout, comme on pouvait, alors on en profite pour remercier les commerces de proximité qui sont restés ouverts pendant cette période, on les remercie pour leur patience et leur humanité.

Les queues quand les rues sont devenues habituelles, on les retrouve principalement dans les pharmacies, les tabacs et les boulangeries.

Dans la rue un homme promène sa bouteille de gaz sur une trottinette et illustre à merveille le System D dont nous avons parfois du faire preuve.

Et après, ce sera comment ? Personne ne peut l’imaginer… la crainte est celle d’un reconfinement, comme d’autres pays ont du le faire.

Est-ce que les bords de mer resteront limpides ? Que deviendront les apéros clandestins ? Est-ce que le monde changera de façon positive ? À quelle date est-il raisonnable d’aller au Mcdo ? Nous sentirons nous coupables de commander sur Amazon ? Est-ce que Google aidera l’état à nous surveiller ? Et nos voisins ?

7 mai 2020

7 mai 2020

Journal de confinement

En passant sur le pont on croise désormais des groupes de personnes qui discutent, certains se parlent de loin, d’autres sont ensemble. Je croise un groupe de personne assis au statues, une ribambelle de téléphones est alignée sur le banc, pendant ce confinement on aura croisé de drôle de chose et certaines comme celles ci resteront sans explications.

La papeterie Guibaud travaille à la réouverture prochaine tandis qu’un peu plus loin ce sont les grands travaux à la librairie L’alinéa avec une réorganisation des vitrines.

L’Argonaute, à Jonquière, continue sa reprise et propose toujours un service de retrait de commande.

À la médiathèque c’est un service de drive qui sera mis en place dès le 18 mai.

Les écoles elles ne réouvriront pas avant fin mai car c’est le temps nécessaire à la mise en place d’une nouvelle organisation, dans certaines villes et villages les écoles ne réouvriront pas car il n’est pas possible pour certains d’appliquer les règles méticuleuses liées au COVID. Alors on se demande si le retour à l’école n’est pas plus un effet d’annonce qu’autre chose, juste pour prouver aux autres pays que la France l’a fait.

Depuis le 1er mai, les stocks ont baissé dans les rayons de Carrefour, et les rayons ressemblent à ceux du début de confinement (le magasin a été livré depuis), on commence à se poser des questions sur le lâcher de fauves du 11 mai, est ce que tout le monde va se jeter sur la nourriture, le savon, la lessive ?

Honnêtement on avait jamais assisté à une pénurie de savon en tout genre, ce qui laisse pas mal de questions sur l’hygiène en suspens.

La toile de plastique de la boucherie a été retirée et le magasin reprend forme humaine.

Les marchés de la ville réouvriront le dimanche 17 mai, les modalités ne sont pas encore définies.

Les coiffeurs commencent à reprendre la prise de rendez-vous selon des règles strictes dont ils n’ont pas encore reçu toutes les directives… un protocole sera mis en place par chaque salon de coiffure, pas de café, pas de revues à feuilleter, des blouses et des peignoirs jetables, masques et gants, plexis pour d’autres et une augmentation des tarifs pour absorber le coût du kit COVID qui ne leur est pas fourni, mais qu’ils sont obligés de respecter comme tous.

Au parc, le vent fait s’envoler les masques, on en perd ses gants, les herbes sont de plus en plus hautes et malgré le vent il y a comme un air de vacances.

Le gouvernement a fini par s’exprimer au sujet de la culture et des artistes, en dehors du discours servi à tous : “Demerdez vous ! Vous savez si bien faire !”, pas grand chose… si ce n’est qu’il va falloir apprendre à enfourcher le tigre (un terme de Qi Qong, dont on peut trouver les tutos sur YouTube), nous sommes des Robinson Crusoe, devant aller chercher fromage et jambon dans la cale du navire, peut être celui qui a coulé hier dans le port…

Pendant ce temps au tabac La Civette on peut lire sur une affiche que le patron dort à l’intérieur du tabac et est “armé et déterminé”, de quoi refroidir les éventuels voleurs.

5 mai 2020

5 mai 2020

Journal de confinement

Le décompte a été lancé il y a quelques jours, sans que nous sachions imaginer ce qui nous attend vraiment…

Petit à petit le monde extérieur reprend vie, et dès lundi, les activités pourront reprendre, du moins c’est l’impression que cela donne.

Mais mine de rien, tout n’est pas en train de se mettre en place simplement… derrière tout le monde espère que ça ne provoquera pas une recontamination de la population mais la plupart semblent réaliste et se disent que c’est ce qui devrait arriver.

On oscille entre être heureux de sortir de tout ça, et la crainte de devoir être à nouveau confiné.

Chacun suit les directives pour préparer l’après mais personne ne sait vraiment où on va, les seules choses stables sur lesquelles s’appuyer sont des ordres bancals du gouvernement pour nous guider dans ce déconfinement.

Nous ce qui nous étonne, c’est cette absence totale d’inquiétude qui se lit sur les visages de nos dirigeants, chaque intervention télévisée donne l’impression que le COVID est un peu leur Grand 8 dans un job à sensations fortes.

Chaque jour dans la rue nous sommes plus nombreux, certains portent un masque mais la majorité n’en porte pas.

D’ailleurs on commence à en trouver dans certains endroits, à la pharmacie de Auchan par exemple, 50 masques pour la modique somme de 47 euros. Est-ce déductible d’impôts ou doit-on faire un effort là aussi pour s’adapter financièrement ?

La ville de Martigues organise une distribution de masques réutilisables aux habitants de plus de 16 ans. Il faut s’inscrire sur le site de la ville de Martigues pour récupérer un masque par personne pour chaque foyer.

Et tout semble s’organiser dans le plus grand calme, c’est peut-être ça qui fait le plus peur… cette docilité dont fait preuve l’être humain tout en étant pas forcément en accord avec ce que l’on nous oblige à faire.

Je passe devant la boutique Mag by Mercier, les filles sont en train de briquer le magasin avant la réouverture. De l’autre côté de la rue, les filles de la Boutique Deco sont en train de mettre tout en ordre pour le 11 mai, on échange quelques mots, « On a été obligées de tout lâcher du jour au lendemain, on a même pas eu quelques jours pour s’y préparer… ». Alors tout le monde espère que ça ne va pas recommencer mais c’est l’incertitude qui l’emporte.

D’ici quelques jours tous les bureaux de poste devraient réouvrir, et les centres de tri encore fermés devraient relâcher leurs nombreux courriers coincés depuis plus d’un moins.

Aujourd’hui dans le port de Ferrières, un bateau qui avait amarré dimanche a coulé.

4 mai 2020

4 mai 2020

Journal de confinement

Dans les rues l’activité reprend, on peut croiser de plus en plus de monde sur les trottoirs et dans les parcs. Ça donne une sensation de retour à la normale alors que les masques et autre distance de sécurité viennent nous rappeler à l’ordre.

L’état d’urgence sanitaire a été décrété jusqu’à mi-juillet, ce qui nous laisse imaginer que nous ne sommes pas encore sortis de tout ça. “Tout ça” ce n’est pas que la maladie, c’est la suite… comment tout cela va se passer collectivement mais aussi individuellement.

Dans le parc l’herbe a énormément poussé ces derniers jours. Depuis que le temps s’est arrêté on peut croiser dans la ville quelques indices qui nous prouvent que l’activité humaine a cessé.

Dans la mare aux canards, il n’y a plus que des canards adultes… les trois petits rescapés de la dernières fois ont disparus.

À Carrefour il y a les heures de pointe, alors on fait la queue, on arrive et on s’imagine que ça va être long, mais en fait non.. si la queue paraît longue ce ne sont que les distances entre nous qui donnent cette sensation.

Deux femmes semblent se débattre avec leur panier, l’une d’entre elle tient la poignée avec son pull et lâche le panier pour le reposer sans le toucher avec les mains.

Elle me regarde et me dit “ça me stresse !”, un peu dans la lune, je lui demande quoi… elle me répond “tout ça…”.

Alors, je pense à ceux qui sont très peu sortis, ceux qui n’ont pas approché le centre ville depuis le 15 mars… c’est un peu normal de ne pas savoir faire, d’être stressé et de pas vouloir entrer dans cette nouvelle vie absurde.

3 mai 2020

3 mai 2020

Journal de confinement

Petit à petit, la ville semble se déconfiner toute seule, il faut dire que le temps commence à se faire long et la météo est estivale.

Le 11 mai est attendu comme le messie par certains et redouté par d’autres. On parle beaucoup de cette “libération” qui nous donnera une liberté de 100km autour de chez nous. Ici on a de la chance, la moitié du périmètre c’est la mer Méditerranée, alors comme pour le coup des 1km, on se sent un peu floués.

Combien seront heureux de retourner travailler ? Combien ne voudront pas y retourner ? Combien changeront de mode de vie ? Qui remet ses enfants à l’école ? Comment on va partir en vacances cet été ?

D’ailleurs ici il n’y a pas un seul touriste, d’habitude ils commencent à arriver pendant les vacances d’avril, alors c’est assez étrange, il faut tout recomposer en local pour beaucoup et les vacances se passeront peut-être à domicile.

Aux balcons, il y a de plus en plus de monde qui prend l’air et dans les rues ont peut croiser quelques personnes qui profitent des beaux jours, sur le quai de l’église à l’île ce sont les transats qui sont de sortie pendant qu’au miroir aux oiseaux quelqu’un dessine un portrait.

Parfois quelques personnes se retrouvent entre elles et rompent le serment de la “distanciation sociale”, le nouveau gros mot devenu à la mode.

Il est 18h30, je fais la queue au Pétrin de Jonquière pour un pain de semoule, et dans les jours à venir on devrait faire de plus en plus la queue partout.

Demain on devrait pouvoir acheter les premiers masques dans les supermarchés, certains réservent les boîtes aux porteurs de cartes fidélité, de quoi regretter de l’avoir refusée tant de fois !

Ce week-end, nous étions au téléphone avec deux amis qui vivent aux États-Unis, c’est inéluctable, on se demande “Comment c’est chez toi ?”. On se raconte nos vies confinées, nos droits nos interdits.

Aujourd’hui on vous présente Kansas City vu par Loïs Nadal.

La ville semble devenue fantôme, les rues sont immenses, alors l’absence de vie est encore plus impressionnante. Au coin d’une rue il y a un robot, lui n’a pas l’air confiné et il semble annonciateur du monde de demain.

1er mai 2020

1er mai 2020

Journal de confinement

Aujourd’hui c’est le 1er mai, c’est la fête du travail et déjà ce matin il manquait un truc… sur la Place Jean Jaurès il n’y a personne, pas de musique, Bella Ciao a pris son jour de repos aujourd’hui. Alors pour palier à ce manque on passe nous mêmes les chansons du 1er mai.

Dans la rue Lamartine, les boutiques s’organisent petit à petit pour la réouverture qui ne sera pas classique… les distances devront être respectées, les commerces doivent se munir de masques, de gants, de jetable, de gel et autres accessoires fashion en 2020.

Comment ça va se passer dans les boutiques de vêtements ? Je veux dire, c’est quoi l’organisation préconisée par les spécialistes du COVID ?

Aujourd’hui c’est la chasse aux traces de cette fête du travail un peu particulière, alors on part en quête…

Dans l’île c’est une pancarte sur un balcon que l’on découvre, et on a beau traverser plusieurs rues, plusieurs quartiers… cette année le 1er mai est sous le signe d’un certain silence…

Avant de rentrer je passe par le jardin de Ferrières où on découvre un trésor !

Des brins de muguet ont été dessiné, au dos des messages du PCF avec le hashtag #MasquésPasMuselés, on peut lire “Fraternité” ou encore “Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent”.

Je photographie tous les messages avant de replanter les brins de muguet dans l’herbe.

Ce 1er mai n’aura finalement pas été totalement silencieux.

Pendant ce temps, en Andalousie, une municipalité asperge ses plages de javel pour lutter contre le virus et permettre à tout le monde d’y retourner rapidement…

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