30 avril 2020





30 avril 2020
Journal de confinement
Depuis quelques jours, l’atmosphère change. Dans les rues on croise beaucoup plus de monde, il y a comme un effet de “relâchement” le 11 mai approchant. Les voitures sont plus nombreuses et roulent plus vite pour beaucoup, à l’image de ce mini bus anthracite qui a fait un écart délibéré sur nous boulevard du 14 juillet manquant de nous renverser…
Dans l’Yonne un couple s’est vu recevoir une amende car ils s’étaient arrêté pendant leur sortie autorisée, pendant que juristes et avocats encouragent à contester les contraventions, dans des annonces ou des plateformes payantes mises en place sur internet.
Par conséquent on croise plus de flics, il y a un peu plus de contrôles aussi, ces derniers ont également été renforcés avec des drones et les hélicoptères sont de retour, certains jours on les entend, d’autres on les voit, comme celui qui long l’étang à Jonquière, peut être pour s’assurer que le chemin n’est pas trop emprunté…
Même sur le canal on peut assister à des embouteillages certains après-midi !






À la caisse d’un magasin, une femme arrive masquée derrière moi et son masque semble l’autoriser à se tenir à 10cm de moi. Elle baisse son masque sous le menton puis commence à me souffler dessus “J’ai chaud, j’aurai jamais du sortir, je le savais bien, j’ai chaud, j’ai chaud !”.
Dans le rayon d’un autre magasin cette fois c’est une jeune femme avec un petit garçon qui fait ses courses au téléphone avec sa mère, elle porte un masque et des gants et se poste juste à côté de moi, au téléphone elle demande à sa mère ce qu’elle doit prendre dans le rayon. Il semble y avoir un nouveau phénomène, le port du masque enlèverait toute obligation de respect des distances, du moins pour certaines personnes.
Certains se demandent si le masque sera obligatoire au 11 mai, faut-il encore savoir s’en servir ou le supporter…
En Chine ils ont trouvé la solution pour distancer les enfants à l’école, ils leur ont confectionné des sortes de casque avec une sorte de barre qui ressemble aux boudins des sumo pendant leurs combats, ainsi les gamins se baladent avec leur attirail sur la tête.
Dans les rues de l’île on découvre sur un balcon un énorme “Merci” inscrit sur une banderole, sans doute est-il destiné au personnel soignant.
Le soir à 20h, les concerts de casseroles sont de moins en moins suivis, certain soir il n’y a même personne aux balcons, on navigue tous entre lassitude et habitudes.









Les boutiques qui n’avaient pas le droit d’être ouvertes commence à se mettre en place pour le 11 mai, tandis que d’autres ont décidé de réouvrir avec de la vente à emporter comme à Jonquière. Personne ne peut entrer dans le restaurant Moules Mania par contre un stand a l’extérieur vous accueille avec son kit COVID : gel, gants, désinfectant et film plastique.
Dans d’autres lieux restés ouverts depuis le début comme La Civette, c’est un Plexiglas qui va jusqu’au plafond qu’on découvre en entrant, un bout de carton ferme le plexi et n’est ouvert que pour passer l’argent, on peut aussi lire un panneau nous incitant à nous couvrir le visage, peu importe avec quoi !
La vente de muguet a été interdite aux fleuristes le 1er mai, par contre, d’autres commerces de la ville dont ce n’est pas le métier, eux ont décidé d’en vendre. Même confiné, la guerre du muguet fait rage.
Les statues ont été recouvertes par des masques, est-ce une blague ou une façon de sensibiliser les gens ?
Il ne faut pas oublier qu’un masque mal utilisé est plus dangereux que de ne pas en porter, on est pas soignants, c’est un peu normal que ces gestes soient compliqués à assimiler.
Dans un magasin, une caissière arrive essoufflée car elle était en train de mettre en rayon en parallèle de sa caisse, elle s’assoit et son masque semble la gratter, derrière moi une femme du corps médical (je l’ai entendue au téléphone dans un rayon) ne respectant pas les distances de sécurité dans les rayons lui explique qu’il ne faut pas le toucher, que c’est dur mais c’est comme ça. “Et les cheveux, il faut les attacher même si c’est moins esthétique hein, tant pis, il faut le faire !”. La caissière dit oui et je me sens terriblement gênée pour elle, ces personnes là ne sont pas soignants et doivent s’adapter à des situations exceptionnelles, est-ce utile d’afficher ces personnes là devant d’autres ?
Au delà d’un cours sur le port du masque c’est une leçon qui est donnée…







Notre premier ministre a annoncé les nouvelles mesures qui seront peut-être prises au 11 mai, peut-être parce que rien n’est totalement sûr, peut être que nous ne serons pas déconfits…
Mais ce déconfinement, en est-ce un vraiment ?
Les enfants vont retourner à l’école sur la base du volontariat, alors les camps sont divisés entre les parents qui ne veulent pas envoyer leurs enfants à l’école et ceux qui de toutes façons n’ont pas le choix car ils doivent retourner travailler. Pour ceux qui refusent de renvoyer les enfants à l’école, la sentence sera irrévocable : plus de chômage partiel !
L’économie s’effondre, il faut renvoyer les parents au turbin alors le gouvernement espère déconfiner tout ce petit monde.
Selon un savant calcul, les enfants iront en classe 9 jours en tout d’ici la fin de l’année scolaire, c’est dire si ça vaut le coup de les remettre en classe !
Les mairies auront le droit de choisir entre deux jours d’école par semaine ou une semaine sur deux, la mairie de Martigues semblerait (selon les informations entendues au bord de l’étang) opter pour deux jours par semaine.
Les collégiens devront porter un masque, c’est obligatoire.
S’il a lieu, le déconfinement devrait nous offrir le luxe de pouvoir sortir sans attestation sur un périmètre de 100km ! Les “gestes barrières” devront être encore plus respectés, les commerces sont autorisés à réouvrir mais avec certaines règles précises d’hygiène et d’accueil du public, les rassemblements sont interdits au delà de 10 personnes (ce qui diminue les possibilités de gros mouvements sociaux par exemple..), les médiathèques pourront réouvrir, les entreprises aussi.
Les bars, restaurants, cinémas, musées ne sont pas autorisés à réouvrir pour le moment, une nouvelle annonce sera faite fin mai pour envisager leur réouverture, éventuellement le 2 juin.
Les marchés devraient être autorisés à réouvrir.
Mais tout ça ne sera mis en place que si votre département est dans le vert, pour les bouches du Rhône par exemple, nous semblons être encore dans le rouge.
Toutes les manifestations de plus de 5000 personnes sont interdites jusqu’en septembre, les annulations de festival continuent de pleuvoir, c’est au tour des rencontres d’Arles d’annoncer l’annulation de l’édition 2020.
La culture est au plus mal, les intermittents sont au chômage technique, les artistes n’ont plus de lieux où se montrer, et nous ne bénéficions d’aucunes aides, d’ailleurs ça n’est pas prévu au programme.
Pendant ce temps les galeries d’art misent sur la promo de leurs artistes de renommé en laissant de côté tous les autres, les plus nombreux, ceux qu’il faut aider en priorité pour qu’ils puissent continuer à exister.









La saison sportive 2019-2020 est annulée, la Ligue 1 ne continuera pas, ou peut oublier les siestes devant Roland Garros et les JO pensent déjà à une éventuelle annulation pour 2021.
Pendant ce temps l’application Stop-Covid, destinée à nous traquer ne remporte pas un franc succès auprès le la CNIL.
Au bord de l’étang on essaie de respirer face aux annonces anxiogènes et instables. La France semble se voir comme un roc face à tous les pays qui nous entourent qui eux sont toujours confinés, mais bon vous comprendrez qu’il faut un rendement économique et que le rendement ça se fait pas tout seul.
Je m’arrête devant la mare aux canards, les canetons ne sont plus que trois, selon un jeune couple ce sont des gens qui viennent les récupérer, selon un vieux monsieur avec qui je discute un moment ce sont les rats qui les mangent car il y en a dans les cavités ou les petits dorment.
On échange quelques mots sur les oiseaux et les thons aperçus dans les canaux il y a une semaine, le COVID, la nouvelle maladie qui touche les vaisseaux sanguins des jeunes enfants, on parle de Buckingham Palace, des Etats-Unis, et qu’au final on a plutôt de la chance ici, on est pas dans un vivier comme semble l’être Paris ou New York.
Ce soir nous aurons la nouvelle carte des départements allant du vert au rouge pour savoir à quelle date nous pouvons espérer sortir de nos prisons dorées… À Lyon, le port du masque devrait être obligatoire dans la rue, mais cela semble difficile à imaginer, les masques ne sont pas encore disponible partout et en quantité suffisante pour tous. Et comment peut-on nous obliger à porter quelque chose que l’on ne nous fournit pas gratuitement ?
Pendant ce temps le tournage des Feux de l’amour a du être interrompu, ça n’était jamais arrivé depuis la création de la série en 1973 ! Bel effort !
24 avril 2020








24 avril 2020
Journal de confinement
Ce matin la brume s’était encore déposée sur la ville, il est 7h20, Radio Maritima nous interview au sujet de ce blog.
Il fait un temps estival, les rues sont un peu plus peuplées qu’au début mais pas tant que ça.
Certains députés LR proposent de déplacer les vacances de juillet en septembre.. Et en 2021, Noël en Juin ?
Aux fenêtres des appartements le linge sèche, il ne manque plus que quelques cordes pour que la ville ait des airs d’Italie. Pendant ce temps, Venise est en train de renoncer au tourisme de masse pour préparer un après plus sain et serein pour une des villes les plus polluées du monde… Ces dernières semaines de confinement ont rendu limpide l’eau des canaux de la lagune.
Aujourd’hui, Trump propose d’injecter du désinfectant dans les poumons des personnes contaminées pour les soigner les gens, il suggère également un soin aux UV, il paraît que ça marche, en tous cas lui il en fait souvent!.










Sur le boulevard du 14 juillet, Fleur de la Passion propose désormais un service de commande par téléphone et de drive, elle aura même du muguet pour le 1er mai, par contre il faudra le commander à l’avance.
Chez Optic Mezard les clients sont reçus dans un petit salon improvisé qui se situe juste devant la boutique, la vie des commerçants s’organise autrement, et je pense que personne n’aurait imaginé ça.
Dans le jardin de la rode, je regarde le fond de l’eau et je n’avais jamais vu l’étang aussi clair, le temps d’un instant je me vois dans une carte postale d’une île paradisiaque.
Un peu plus loin je fais la queue pour photographier des canetons, et la situation est si improbable qu’elle me fait rire. Ils sont un peu l’attraction du jardin, presque tout le monde s’arrête pour les observer.
À Carrefour Contact , c’est vendredi soir, on fait la queue et 5 personnes à plus d’un mètre de distance les unes des autres, ça crée une file d’une longueur jamais vue auparavant ! Là aussi ils ont reçu les articles de plage !
Dans la rue des Serbes, depuis hier il y a la queue pour entrer dans la pâtisserie orientale.
23 avril 2020





23 avril 2020
Journal de confinement
Le soleil est de retour, dans la rue il y a un peu plus de monde que ces derniers jours, on en viendrait presque à oublier toute cette histoire de confinement si tout ces commerces n’étaient pas fermés…
Des rumeurs sont lancées sur une réouverture des bars et restaurants au 15 juin, et on ose pas vraiment y croire, mais de toutes façons il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre la suite. Nous avançons tous de façon incertaine vers un avenir incertain.
En allant à Jonquière, je passe par la rue Lamartine, le primeur O’petit marché se démène pour satisfaire ses clients, on peut y trouver des fruits, des légumes, des olives et même un petit coin épicerie, il propose même des livraisons.
Un peu plus loin dans la rue, la boucherie Hallal est restée ouverte depuis le début du confinement. Ce soir c’est le début du Ramadan.
Un peu plus loin, le BOF fait des plantations dans ses bacs à fleurs, et des bouteilles de bière de Sulauze ont été disposées à l’entrée, depuis quelques jours ils proposent de vous livrer vos apéros.




Le temps se fait long pour tous et l’activité reprend petit à petit dans les boutiques et commerces, tout en s’adaptant à la situation sanitaire actuelle.
Depuis quelques temps dans certaine pharmacie, le sens de direction est fléché, on emprunte un chemin différent pour entrer et sortir. Quelqu’un entre après moi, il s’approche de la pharmacienne qui semble le connaître. C’est un homme âgé et pour lui parler il baisse son masque, la pharmacienne lui dit “Non, il ne faut pas le toucher !”, il lui répond qu’il n’arrive pas à le supporter, elle lui dit : “Alors il vaut mieux ne pas en mettre.”.
Fin avril le gouvernement nous promet la mise en vente de masques dans les bureaux de tabac pour la modique somme de 5 euros l’unité, ils seront réutilisables , sachant qu’il faut en changer ou le laver toutes les 4h, combien de masques sont nécessaires par jour ? Par mois ? Vous avez 4h.
Est-il plus dangereux de ne pas porter de masque ou de porter un masque que l’on n’utilisera pas correctement ?
Certaines rumeurs disent qu’on nous déconfine au 11 mai pour qu’on se contamine plus et mieux, sans ça nous n’obtiendrions pas la fameuse immunité grégaire.










À Jonquière il existe un coin de paradis, une promenade au bord de l’étang où le calme règne, où on a l’impression d’être dans un monde à part.. à cet endroit on peut croiser quelques promeneurs, des joggeurs, je croise un pêcheur, un couple assis sur un ponton… Cet endroit c’est comme un parenthèse à la vie actuelle.
Je ramasse une fleur sur un arbre, un vieux monsieur m’interpelle et me demande si c’est du muguet, je lui dit que non, il était surpris d’en voir déjà apparaitre.
Plus loin sur le toit d’une voiture quelqu’un a déposé un bouquet de fleurs dans un verre en plastique.
Sur le cours, Le Glacier propose depuis peu des pizzas à emporter et chez Utile, ils ont reçu de tout nouveaux produits… des serviettes de plages !
Dans la nuit, la brume s’est installée sur la ville et a fait disparaître le quai d’en face pour quelques heures.
21 avril 2020







21 avril 2020
Journal de confinement
Depuis quatre jours nous sommes en Bretagne… non, nous ne sommes pas parties nous confiner ailleurs, la pluie s’est juste installée sur la ville et ici quand il pleut, tout le monde sort moins, l’humeur en prend un coup, on est en manque de sérotonine.
L’arrêt de bus de l’île a toujours sa publicité pour le jeu Animal Crossing, depuis le début du confinement le prix de certaines consoles de jeu a triplé, parce qu’il y a une rupture de stock en France et parce que les produits viennent de Chine.
Sur les portes des cabinets médicaux on peut lire les nouveaux horaires, ou les marches à suivre pour consulter un médecin. Les couturières de la ville ont transformé leurs ateliers en fabrique de masques, ce sont elles qui fournissent principalement la ville. Dans la rue Ramade, un parapluie s’arrête devant la boutique De fil en aiguille fermée au public pendant que les petites mains sont à l’intérieur à la recherche d’un tissus.
En passant rue Lamartine, je croise Laure de la librairie de BD L’Argonaute, nous échangeons quelques mots, ils viennent d’ouvrir un service de retrait de commandes, une décision que Laure et Kevin ont prise lorsque le début du déconfinement a été annoncé au 11 mai.
Un commerce c’est un peu comme une deuxième maison, Laure me parle de l’odeur de la boutique qui a le parfum des livres, ça qui lui a manqué.







Les annulations de festivals continuent de pleuvoir, à Marseille c’est La friche de la Belle de Mai qui annule son été et ses 28 soirées musicales pendant que la réouverture d’un McDonald provoque des bouchons de plusieurs heures en région parisienne. Beaucoup parlent du monde d’après… mais à quoi ressemblera t-il ce monde-là ? Est-ce que nous allons continuer à acheter nos légumes chez le producteur du coin ou est-ce que des pèlerinages seront organisés à Rungis ?
Les États Unis ont mené une étude sur les effets de la chloroquine et ils en ont conclu que ce médicament n’avait aucun effet sur le Covid-19… Quel pays gagnera à la course au vaccin ? Qui aura la chance de le produire et de se faire un max de fric ?
Au bord de l’étang il ne faut pas trop quitter le sentier au risque de se mettre à patauger dans la gadoue, un cygne solitaire est réapparu depuis quelques jours, les pigeons devant le musée Ziem s’amusent à cache cache dans le platane pendant qu’au bord de l’eau une oeuvre de Land Art est apparue.
Au retour je croise une affiche, un chat s’est perdu dans la ville.
18 avril 2020


18 avril 2020
Journal de confinement
Aujourd’hui c’est le dernier jour de beau temps avant un petit moment selon Météo France, alors on en profite avant d’envisager de se confiner 24h/24 au lieu de 23h/24…
Sur le quai, je passe à côté des barques des rameurs, ces dernières n’ont pas bougé depuis des semaines, sous les fenêtres, on entend plus personne parler fort, chanter ou crier, ni même ce cri répétitif “Allez” lors des entraînements.
Je passe devant les statues de Ferrières, il y a un mois la ramendeuse tenait entre ses mains un bouquet de fleurs, après plusieurs semaines de confinement, elle semble s’être mise au whisky coca.



Depuis plusieurs jours on voit de plus en plus de personnes prendre des photos lors de leur sortie, en général ces images sont accompagnées d’un “photos prises lors de ma sortie autorisée”… Pourquoi se justifier ? De qui devons nous avoir peur pour se justifier ainsi ? “J’ai pris des photos mais attention, j’avais le droit”… Nous avons franchi un cap ces dernières semaines, le voisin regarde son voisin d’un peu plus près, histoire de vérifier que les règles sont respectées. Vive la délation, et vive la france, salement déchirée par son gouvernement comme par une part de son peuple. Diviser pour mieux régner, bravo, c’est gagné !
Ici on a la chance de vivre dans une ville où on n’a pas de couvre feu, pas d’interdiction farfelue, les contrôles ne s’ont pas oppressants ni omniprésents. Dans la ville aux arrêts de bus on peut lire un panneau qui dit “Merci” aux soignants.









L’avenue du 14 juillet est déserte la plupart du temps, il reste les heures de pointes, celles de ceux qui vont toujours travailler. Je passe devant le Bar du 14 juillet, cela fait bientôt deux mois que toutes les compétitions sportives sont à l’arrêt, plus loin, le siège du FCM, le stade, devenu désert… depuis l’appartement, on entend plus les soirs de week-end les cris des supporters dans le stade en face.
Le musée Ziem aussi a du fermé ses portes, Felix a lui aussi été confiné, on ne peut qu’observer de l’extérieur ses fenêtres ouvertes sur le monde… Venise, Constantinople… Sur un platane devant le musée, des pigeons ont élu domicile et y ont construit leur nid.
La boutique de Beaux-Arts Regards organise chaque année un évènement pour les personnes qui font des croquis, le but, croquer la ville… Cette année, impossible, alors Nelly et Melanie ont eu l’idée d’organiser “Les geeks du croquis”, une façon de faire des croquis de l’extérieur, sans bouger de chez soi. https://www.regards-martigues.fr/evenement-les_geeks_du_croquis.html
Au bord de l’étang, on s’amuse de plus en plus avec les oiseaux et leurs envols, dans l’étang nagent des ragondins, des thons ont été aperçus chassant dans un des canaux de Martigues.








C’est le dernier jour ensoleillé, j’en profite pour prendre le bateau, j’en avais peur avant, maintenant, j’adore ça, et j’en profite pour m’offrir une balade dès que j’en ai l’occasion. Aujourd’hui je traverse jusqu’à la mairie.
Parfois dans des recoins on peut trouver des traces de vie dans des restes de cartons de pizza, canettes de bières et autres bouteilles. Plus tôt dans la journée, à Casino un homme entre et demande s’il y a du Jack Daniel, il dit en me regardant et en souriant “Ben oui madame, désolé mais on a que ça a faire en ce moment !”… Quand on ne comble pas un manque dans l’alcool, ce sera dans la nourriture, le sucre, il n’y a qu’à voir le déferlement de recettes de cuisine qui sont apparues sur notre fil d’actualité. On compense en ingérant des choses pour se rassurer, c’est un principe simple qui peut toucher tout le monde. La bouffe c’est pas forcément de la faim, c’est souvent de la souffrance. Il parait qu’en plus des personnes âgées, les personnes obèses sont plus hospitalisées que les autres et sont donc de fait considérées comme des personnes fragiles.
Je passe devant un parc que je ne connaissais pas, il y a des jeux d’enfants. Je n’arrive toujours pas à croire à ce déconfinement du 11 mai et cette reprise des classes qui semble totalement hors de la réalité, reprise de classe contestée par beaucoup y compris par l’ordre des médecins.
Cette nuit France Télévision a retransmis un show à l’américaine, confiné… des stars interprétaient depuis chez eux leurs tubes ou des reprises entre 22h et 4h du matin, le concert était à l’initiative de Lady Gaga, et parmi les artistes on pouvait voir Annie Lennox, Hozier… ou encore un groupe sud-coréen de K-Pop. Le confinement apporte de drôles de curiosités télévisuelles.
17 avril 2020






17 avril 2020
Journal de confinement
Lorsque je me dirige vers le jardin de la rode, à l’arrêt de bus, il y a foule, 3 personnes attendent. Il y a des jours où il ne se passe pas grand chose, sans doute parce que tout cela prend des allures monotones. On attend, on tourne en rond, on a peur.
Ce matin au réveil nous apprenons la mort de Christophe qui est une des victimes du COVID, sur la toile c’est l’émoi bleu comme le titre Libé.
Ici sur la plage, dans le parc c’est la fête aux chiens, ils se rencontrent, les maîtres se parlent à distance, quelques personnes font une pause dans l’herbe, pendant que plus loin un chien prend son bain dans l’étang.








Sur les hautes branches d’un arbre, une corde verte, plus loin un homme fume une cigarette seul sur un banc… l’espace public est parfois rempli de mystères qui nous offrent des histoires à s’inventer.
Nous semblons avoir pris un tunnel, la fin prédite est au 11 mai, mais qui ose y croire ? Cette date comporte son lot de nouvelles. Le plafond de paiement sans contact sera porté à 50 euros, on peut donc imaginer que le 11 mai tout sera en voie d’être réglé puisqu’on nous prédit une vie sans danger à l’extérieur. Bonne nouvelle, on pourra consommer plus sans avoir à toucher l’appareil à CB !



Au retour je passe devant Sesame 14, le magasin de musique de la ville, ils font partie de ces lieux où nous ne pouvons plus aller en ce moment. La culture prend un sacré coup sur la tête, comme si avant ça elle se portait bien…
A Carrefour Contact, les employés nous servent toujours derrière leurs plastiques, masques, gants et autres panoplies. On est loin de la Fashion Week.
Au téléphone un ami nous disait que dans son Monoprix à Marseille il y a tellement peu de monde que les employés ont fini par lui dire bonjour en l’appelant par son prénom. Ici c’est presque ça, on finit par échanger quelques mots et un peu de compassion, de la boucherie à la caisse.
16 avril 2020








16 avril 2020
Journal de confinement
Le vent s’est levé, il fait assez beau mais les bourrasques de vent emportent aujourd’hui le pollen qui vient tourbillonner dans nos yeux et nos narines.
Vous avez déjà eu une crise d’éternuement ou de toux en pleine rue ?
En ce moment, si vous voulez être encore plus tranquille dans la rue et voir les rares passants reculez à 25 m de vous, toussez, éternuez, c’est radical !
Pour aller à Jonquière aujourd’hui, je choisi le pont levant pour changer mes habitudes de ces derniers jours, mais en arrivant, je le voit prêt à s’ouvrir, alors je me dirige vers la navette à l’autre bout de l’île.
Je monte sur le bateau, c’est pas la même que les autres jours, avec le vent, ça tangue un peu. Au loin j’aperçoit un tanker arriver, le pont se referme après son passage, je suis toujours sur le bateau et avant la traversée, je m’installe pour assister au spectacle. Deux hommes sont à l’arrière de la navette, lorsque le tanker arrive, l’un d’eux fait des selfies avec le bateau derrière lui.
On finit par traverser, les yeux émerveillés par ce géant des mers.







Depuis quelques jours la boutique de thé Varié’Thé propose un service de commande, et un drive pour récupérer le précieux… Alors aujourd’hui je vais chercher de quoi me ravitailler en thés et infusions !
Christophe et Thierry ont ouvert la petite fenêtre sur le côté de la boutique avec des barreaux, c’est par là qu’on récupère les petits sachets, et par là qu’on paie.
Christophe est heureux de pouvoir retrouver sa boutique, il a vécu un mois de confinement complet et maintenant, il peut voir des gens. Ils ne pensaient pas avoir autant de commandes en l’espace de deux jours, mais je crois que leurs clients les attendaient.
Juste à côté, Salvina qui a la boutique de bien-être Divin’Sens propose ponctuellement des rendez-vous pour les personnes qui ont passé commande auprès d’elle.
Plus loin le bar-tabac qui n’est plus que tabac a de nouveaux horaires, il sont depuis quelques jours à nouveau ouvert toute la journée. Là aussi de grands plastiques ont été tendus devant le comptoir.
Sur le parking de Jonquière plein à craquer en temps normal, il y a un grand nombre de places libres, c’est assez inédit, cette situation ne se passe en général que fin août…












Je m’aventure un peu plus loin, vers La Péniche Martégale, un lieux de calme où j’aimais venir me promener “avant”, ici rien n’a vraiment changé, si ce n’est qu’aujourd’hui sur le petit chemin au bord de l’eau j’ai croisé plus de monde que d’habitude, des familles qui marchent ensemble, quelques personnes font du vélo, il y a aussi des enfants qui viennent s’y promener avec parents et grands-parents.
En passant, je rencontre Diego, un chat roux coincé derrière son grillage, El Patron veille au grain.
Au retour je m’arrête au Panier Martégal, de nouvelles habitudes se créent suivant les quartiers dans lesquels je me trouve.
Sur le cours, le vent s’agite, les parasols ressemblent à des gardiens se tenant droits en attendant la suite… Il est 17h30 passées, Le Diplo est fermé par son rideau de fer, cette scène représente parfaitement ce que nous vivons depuis plusieurs semaines.
Aujourd’hui Luis Sepulveda est mort, et le vieux qui lisait des romans d’amour s’envole avec lui…
Les États-Unis accusent la Chine d’avoir caché des informations au sujet le l’épidémie, la France, elle dit se poser des questions sur des points d’ombre de la communication chinoise sur le sujet. Il semblerait qu’un silence radio se soit installé en Chine.
Au retour je croise Laure de la librairie l’Argonaute qui me dit qu’ils songent à faire un drive, ce soir je lis sur leur page Facebook qu’ils mettront cela en place dès le 21 avril.
14 avril 2020









14 avril 2020
Journal de confinement
Hier, lundi de Pâques, il faisait gris et les rues étaient désertes comparé à dimanche.
Au bout du parc je croise une famille de canard, au milieu un poussin jaune.
Aujourd’hui les mouettes ont viré les pigeons de la plage.
Manu a parlé, il a décidé de nous enfermer jusqu’au 11 mai, là il nous promet de libérer ceux qu’il a enfermé le plus tôt… les enfants… 25 minutes d’allocution, comme un boxeur envoyant tant d’uppercuts qu’il est encore tôt pour assimiler tout… on peut cependant noter l’idée que le service public semble si bien se débrouiller malgré toutes les coupes budgétaires… on imagine la suite, pourquoi ne pas continuer ainsi ?
Et ça ce n’est qu’une goutte d’eau parmi l’avalanche de gouttes dont il nous a submergés !
En attendant, il faudra encore travailler plus et mériter ses prestations sociales plus que jamais. Les plus pauvres ne sont encore une fois pas épargnés, si vous n’avez pas d’enfant, n’espérez pas d’aide supplémentaire, pendant que certains pays décident d’instaurer un revenu universel de base.
En Essonne la mairie incite ses concitoyens à dénoncer le non respect des règles de confinement de vos voisins !















Dans la rue cet après-midi deux personnes parlent à un restaurateur du quartier : « c’est aberrant que vous soyez fermé et les cantines seront ouvertes ».
Plus loin dans le canal les poissons nagent en groupe, une partie de foot est lancée sur la place entre un homme et son fils, je croise une fenêtre barricadée, je ne me souviens plus si elle l’était avant.
Dans la navette fluviale il y a de la musique, j’ai pris mon ticket jusqu’à la mairie avant de pouvoir accoster à Jonquière. C’est le sens de navigation obligatoire, le confinement apporte (malgré l’heure unique de sortie autorisée) une envie de prendre son temps, certaines pressions de la société étant levées, c’est une autre forme de liberté qui s’offre à nous.
Devant Leader Price c’est toujours la même scène, une longue file d’attente devant le magasin afin de pouvoir y entrer, c’est le seul magasin du centre ville où il y a la queue.
Aujourd’hui la justice a ordonné à Amazon de ne livrer que les produits de premières nécessités, les conditions de travail ont été largement pointées du doigté pour eux qui échappent à tout en temps normal.
À la Poste de Jonquière, la seule ouverte de la ville, il y a également cette queue qui ne s’arrête que lorsque c’est l’heure de la fermeture. Sur les boîtes de dépôts de courrier de la ville, de nouveaux horaires de levée sont affichés, depuis quelques temps déjà, ce sera du mercredi au vendredi à 9h uniquement.
À la fenêtre d’un appartement, on peut lire à l’envers “Viens te coller à moi”, pour ça il faudra attendre encore un peu.












Peu à peu les festivals et événements commencent à s’annuler, La fête de la musique, Les Nuits de Fourvière, Jazz à Vienne n’auront pas lieu, comme tant d’autres… Ici le festival Les Fadas du monde est annulé, le sont également la fête vénitienne, le 14 juillet, et les paillotes ne peuvent pas réouvrir tant qu’il n’y a pas d’autorisations données pour la réouverture des bars et restaurants.
La vie estivale semble être compromise même si nous nous imaginons déconfinés à ce moment là.
À Jonquière je passe devant le Tien Than qui continue à proposer des plats à emporter, un petit ourson s’agite grâce aux ondes solaires derrière la vitrine. À l’île c’est le Taj Mahal qui propose toujours les livraisons et les commandes à emporter.
Depuis le début du confinement tous les commerces de bouche ont eu le droit de rester ouverts, les boucheries, les primeurs, et certains restaurateurs ont changé leurs formules pour proposer des plats à emporter. Le plus important est que le commerce n’accueille pas de public.
Dans une supérette de Jonquière, on commande à la porte d’entrée, comme dans un drive.
Le magasin Utile est toujours ouvert et les caissières nous accueillent derrière leurs grands plastiques tendus. Aux caisses, on doit attendre qu’on nous appelle pour avancer et c’est comme ça dans tous les commerces.
Combien de temps l’être humain met-il avant de trouver un nouveau mode de vie normal ? Au bout de combien de temps on finit par accepter le conditionnement imposé ?
Au retour l’île est assez déserte, je croise la pepette du quartier qui se fait bronzer sur le quai devant la maison aux glycines.
Je croise trois hommes qui jouent aux quilles finlandaises, je leur demande si je peux les photographier, l’un me dit « C’est pour la police ? C’est pour Castaner ? », je ris et je dis non, ils se cachent le visage pour qu’on ne les reconnaissent pas, et nous on gardera cette photo pour après…
Pour quand on entendra plus parler des nombreux appels à la police pour signaler que son voisin fait un barbecue, qu’il est sorti deux fois, qu’il a reçu quelqu’un chez lui. Aujourd’hui une partie du peuple dénonce ceux qui tentent malgré tout de conserver un peu de lien social, tandis que les délateurs, eux, perdent leur humanité en décrochant leur combiné.
Pendant ce temps à Béziers, la police de Robert Ménard a procédé il y a quelques jours à l’arrestation d’un homme après le couvre-feu instauré par la ville. L’homme était mort lorsqu’il est arrivé au commissariat.
À Tchernobyl un feu ravage la forêt dans laquelle beaucoup d’animaux avaient élu domicile tant d’années après, et fait remonter des particules radioactives à la surface…
12 avril 2020




12 avril 2020
Journal de confinement
En ce dimanche de Pâques, l’extérieur devient presque aussi bruyant qu’en été, des musiques s’échappent des fenêtres, des voitures, parfois… parfois on entend des gens se parler dans la rue, mais ça ne dure pas.
Il fait beau et chaud comme au début de l’été, il n’y a pas de vent, juste la douceur du soleil qui ne brûle pas encore la peau…
Ce matin, nous avons eu la surprise de voir les cloches de Pâques venir déposer La Provence devant notre porte accompagné de quelques œufs en chocolat !
Hier, nous apprenions l’annulation des études sur le ver marin qui devait nous sauver, mais, paraît-il ce n’était pas bon pour la santé !
La gouvernement demande aux préfets de se calmer un peu sur leurs décisions prises.. en effet depuis quelques temps, en Seine et Marne vous pouviez vous faire contrôler par… des chasseurs ! Quoi de plus normal que de se faire tirer comme des lapins ?…
Hier, le medef conseillait à ceux qui pouvaient reprendre leur activité de travail de le faire avant la fin du confinement car l’état ne pourrait pas aider plus que ce qu’ils ne font actuellement… Une question.. qui parmi vous (entrepreneurs) a eu droit à son billet de 1500 euros offert généreusement par l’état ?
Restez chez vous, mais pas trop… le travail va pas se faire tout seul, même si on vous a confiné, même si c’est dangereux…
Les familles des victimes en Chine commencent à accuser leur gouvernement de criminel et l’accuser d’avoir menti sur la dangerosité du virus.. la Chine est également soupçonnée d’avoir menti… ça alors… il faut dire qu’au regard des chiffres, ça commence à se voir !




Ici, depuis deux jours il y a plus de monde dans les rues, même si c’est pas la foule des grands jours… je passe à la boucherie La Limousine, je veux de la viande de bœuf pour faire des brochettes… mais ils ont été dévalisés car tout le monde a eu la même envie vu le temps !
Chez Olympic Primeur, on vient faire ses courses pour le week-end et la file d’attente à la caisse ne désemplit pas.
Certains jours, dans la rue, on peut trouver à côté des poubelles des traces de travaux en cours, des bruits de marteau s’échappent des fenêtres, et il y a quelques jours je croisais un voisin avec des pots de peinture à la main… De plus en plus, on entend la vie jaillir des appartements, les fenêtres s’ouvrent… pour ceux qui ont le moins peur… d’autres songent à affronter les beaux jours totalement enfermés… Il faut dire qu’on nous a dit beaucoup de choses sur ce COVID-19 ! Au début on devait se tenir à 1m de distance, puis on a augmenté à 1m50, puis à 2m, on nous a dit qu’on pouvait l’attraper à 8m mais aussi qu’il se pouvait qu’il soit dans l’air… en bref personne ne semble vraiment s’y connaître sur le sujet !
Pendant ce temps on annonce la fermeture de l’espace Schengen… et il ne faut pas s’attendre à pouvoir voyage à l’étranger avant un petit moment.
Alors en attendant, on voyage à 1km autour de chez nous…













Ce matin, au réveil, le ciel était d’un bleu limpide puis au fil de la journée il s’est peuplé de nuages…
En ce dimanche Pascal, au bord de l’étang, on peut croiser des familles, et beaucoup de personnes seules, certains sont à vélos, d’autres à pieds, la marche nordique est également de sortie cet après-midi et les chiens sont à la fête pour la promenade !
Sur la plage, le gang des pigeons semble avoir remporté le territoire face au gang des mouettes.. le long de la promenade on trouve des rongeurs qui prennent leur bain.
Les fleurs sauvages se multiplient dans le parc et forment un tapis de fleurs, plus loin une famille de canard nage joyeusement dans leur mare.
Au bord de l’étang un enfant me demande s’il y a des rats au bord de l’eau car il voudrait pêcher des moules… ça semble compromis pour lui.






Dans l’île Net Pizza continue ses livraisons mais on ne peut plus entrer à l’intérieur, il faut toquer à la porte, pareil pour Vans Burger qui a une sorte de passe-plat à l’extérieur. En bas de chez moi, le restaurant Pascal a du fermer ses portes temporairement il y a quelques semaines, à l’intérieur, le temps semble figé.
Sur les trottoir nous continuons à croiser des gants de toutes sortes… et un petit ourson qui semble s’être égaré.
9 avril 2020








