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Je crois aux nuits

On dit qu’elle est partie de chez elle au petit matin, qu’elle a rejoint la route avec nous alors que le soleil se levait à peine et venait caresser les plaines.


Elle m’est apparue dans la nuit, comme on s’éclaire d’une bougie, elle n’était pas là puis l’instant d’après… si.
Ingrid, une femme sans vertus lui a tout apprit, mentir sur l’avenir dans les cartes, éconduire les hommes après la nuit.

Elle m’a dit que j’étais grand et fort, l’homme qu’elle aimait.


Elle est partie comme on éteint la lumière, parce que je lui ai demandé de s’en aller, dis que sa vie n’était pas ici, que je n’étais qu’un substitut de celui qu’elle attendait.


Elle est née dans mon obscurité, repartie dans la nuit, une lumière à la main, sur un autre chemin que le mien… Loin du soleil de mes nuits.

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Toi, obscurité

Rainer Maria Rilke, Berlin 22 septembre 1899 

Toi, obscurité dont je suis issu,
je t’aime plus que la flamme
Qui circonscrit le monde
dans lequel elle brille
par un cercle quelconque,
hors duquel aucun être ne la connaît.
Mais l’obscurité retient tout :
formes et flammes, animaux et moi,
comme si elle les accaparait,
Hommes et forces. —
Et il se peut qu’une grande force
bouge dans mon voisinage.
Je crois aux nuits.

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